Basée sur le roman à succès de Zakiya Dalila Harris, cette nouvelle série se situant dans l’univers de l’édition se présente comme un audacieux mélange de genres, alternant comédie et angoisse avec une touche surnaturelle. De plus, tout laisse à penser que Black Girl aura une grande portée sur la marginalisation et la condition des femmes noires dans le secteur professionnel.

Un éditeur plutôt suspect, nommé Wagner

C’est une expérience inconfortable que trop de femmes de couleur ont malheureusement eue. Lorsque Nella, la jeune assistante éditoriale, est engagée chez le célèbre éditeur new-yorkais Wagner Books, elle se rend immédiatement compte qu’elle se sentira isolée au sein de cette entreprise où elle est la seule femme noire.

Heureusement, cette situation n’est pas permanente, car Wagner finit par embaucher Hazel, une femme noire originaire de Harlem, qui n’a pas peur d’affirmer qui elle est sur son lieu de travail. Nella admire Hazel pour son audace, car elle ne se sent pas capable d’être aussi ouverte avec ses collègues. Les deux femmes se rapprochent naturellement et développent une complicité, mais cette relation se détériore rapidement.

En effet, après l’arrivée de Hazel, le supplice de Nella au travail prend une nouvelle tournure. Elle reçoit des lettres menaçantes et se retrouve en mauvaise posture vis-à-vis de sa hiérarchie, qui la préfère de moins en moins par rapport à la nouvelle employée. Hazel aurait-elle un lien avec cette situation de plus en plus critique ? Poussée à bout, Nella commence à être témoin d’événements bizarres, assez pour laisser penser qu’un complot se trame derrière les murs immaculés de Wagner.

Un héritage de Get Out ?

Cette intrigue pleine de suspense ne sort pas de nulle part : elle découle de l’expérience personnelle de l’auteure du roman original, Zakiya Dalila Harris. Celle-ci a travaillé pendant plusieurs années dans un poste similaire à celui de Nella chez Penguin Random House, où elle a aussi souffert d’être la seule femme noire.

En tant que scénariste et productrice exécutive de cette adaptation, elle a probablement veillé à conserver l’humour présent dans son roman, ainsi que les nombreuses questions qu’elle soulève, notamment la concurrence entre femmes noires dans les entreprises où les remarques déplacées et la « misogynoir » sont courantes. Cependant, ce sujet grave du racisme en entreprise ne devrait pas rendre Black Girl trop pesante à regarder.

Fidèle à l’esprit du roman, la série est censée aussi reprendre l’aspect horrifique et surnaturel, afin de maintenir cette approche caustique qui ne se prend tout de même pas trop au sérieux. On peut imaginer que la description acide de l’univers de l’édition fera aussi référence à Le diable s’habille en Prada (David Frankel, 2006), s’alignant ainsi sur l’œuvre de Jordan Peele, notamment Get Out (2017).

On retrouvera également dans Black Girl plusieurs noms connus, dont celui de Rashida Jones (The Office, Parks and Recreation) qui sera productrice et coscénariste du premier épisode. Brian Baumgartner, un autre visage familier de The Office, rejoint également le casting.

Il sera notamment en compagnie d’Eric McCormack (Will & Grace), Ashleigh Murray (Riverdale), Bellamy Young (Scandal) et Hunter Parrish (Weeds). Quant à l’actrice principale, elle sera interprétée par la jeune Sinclair Daniel, à qui l’on souhaite une entrée de carrière plus sereine que celle de son personnage.

Black Girl, épisodes 1 à 10, seront disponibles à partir du 13 septembre sur Disney+, accessible avec CANAL+.

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