« Rain Room », exposée au MoMA, est une averse intérieure qui détecte la présence de personnes et s’ajuste pour les garder au sec
Salle de pluie est exposée au MoMA, en conjonction avec EXPO 1 : New York, jusqu’au 28 juillet 2013. Image de Charles Roussel.
Et si nous pouvions contrôler la météo ? L’idée a plus que traversé l’esprit de Stuart Wood, Florian Ortkrass et Hannes Koch, les trois fondateurs du studio d’art Random International basé à Londres. Dans leur dernière installation, Salle de pluiemaintenant au Museum of Modern Art de New York, les artistes ont créé une averse intérieure qui détecte les passants et s’ajuste pour les garder au sec.

Les visiteurs testent la réactivité de l’averse et, ce faisant, Rain Room devient une sorte de scène. Image de Charles Roussel.
Les visiteurs font la queue pour se promener – ou même danser – à travers l’exposition temporaire, installée dans un parking à côté du MoMA, sur la 54e rue ouest, entre la Cinquième et la Sixième Avenue. Alors que des vagues de personnes, dix à la fois, sont invitées, la douche à effet pluie de 1 000 pieds carrés devient une scène où se produisent des performances improvisées, tandis que les invités testent dans quelle mesure la pluie réagit à leurs mouvements. Random International a installé des caméras 3D pour suivre les personnes dans tout l’espace et ainsi contrôler quels jets d’eau au plafond sont allumés et lesquels sont éteints à un moment donné. Près de 220 gallons d’eau tombent chaque minute ; l’eau est filtrée et circule encore et encore. Pour effet, un projecteur, placé sur un côté de la pièce, projette la lumière à travers les jets saccadés d’eau sous pression et produit des arcs-en-ciel. Les créateurs disent que l’averse est un bruit statique venant de l’intérieur, bloquant les sons parasites et en faisant un lieu de méditation.
Salle de pluie a eu sa première édition réussie au Barbican Centre de Londres d’octobre 2012 à mars 2013, et il est maintenant devenu une attraction populaire aux États-Unis au MoMA. EXPO 1 : New York, une présentation aux allures de festival de projets à vocation écologique. Le critique d’art Ken Johnson, dans une revue du New York Times, a exprimé, à juste titre, un certain scepticisme quant à l’adéquation de l’installation avec ce thème. Les visiteurs, écrit-il, « peuvent se demander en quoi cela contribue à une réflexion approfondie sur les questions écologiques ». Il poursuit même en disant : « « Rain Room », malgré toute son ingéniosité divertissante, ne semble guère plus qu’une diversion fantaisiste. » Mais, pour sa défense, le MoMA affirme que ce travail encourage les gens « à explorer les rôles que la science, la technologie et l’ingéniosité humaine peuvent jouer dans la stabilisation de notre environnement ».

Près de 220 gallons d’eau tombent chaque minute ; l’eau est filtrée et circule encore et encore. Image de Charles Roussel.
Le créateur Stuart Wood a appelé Salle de pluie une « expérience sociale » – et ce sont des expériences immersives comme celle-ci, dans des environnements complètement nouveaux, dans lesquelles Random International se spécialise. Le projet du groupe en 2008 Public faire traverser aux visiteurs un champ de petits miroirs ; les miroirs distingueraient une personne et se tourneraient vers elle dans un mouvement fluide et « curieux », comme le disent les artistes. En 2011, la tenue crée Étude sur les essaims / III. L’installation d’éclairage, exposée au Victoria and Albert Museum de Londres, est constituée de quatre cubes composés de tiges de laiton éclairées qui répondent à l’activité de l’escalier situé en dessous. Sur le blog Inside/Out du MoMA, Random International a expliqué sa force motrice. C’est assez simple, en fait. « Nous sommes intrigués par la façon dont les gens et les objets se comportent et réagissent les uns aux autres », a déclaré le groupe.
Salle de pluie est exposée au MoMA jusqu’au 28 juillet 2013.