Stephan Eicher est de retour avec un nouvel album, dans lequel le chanteur suisse a réuni les titres de deux EP sortis plus tôt cette année, auxquels il a rajouté cinq inédits. Résultat : douze chansons pleines d’humanité et de poésie, creusées dans la beauté des saisons. Une parenthèse de douceur.

Cette année est pleine de musique pour Stephan Eicher. Deux EP sortis avant juin, un album entier aujourd’hui, mais toujours avec cette sensation de ne pas vraiment s’appartenir : “Normalement quand vous achetez une maison, vous faites un crédit et à la fin elle est à vous ! Et bien pas dans notre métier”, sourit-il. Mais qu’on se rassure, après bien des péripéties avec sa maison de disques, au point de ne plus sortir de disques, il est de retour plus productif que jamais.

La tendre beauté des douze titres de cet album, Ode, lui appartient en revanche totalement, portée par les textes de Philippe Djian et Martin Suter. On y retrouve donc des chansons déjà sorties, parmi lesquelles la magnifique Le Plus Léger au Monde, et cinq autres inédites, comme ce dyptique Orage et Eclaircie. Stephan Eicher mène en réalité ce projet depuis un moment : “On était dans un grand merdier, en pleine pandémie, et j’ai commencé à travailler sur ce geste qui m’était volé, prendre quelqu’un dans mes bras, qui explique la vie dans un petit geste”. Ainsi, naturellement : “Je me demandais si l’on pouvait, avec mes musiciennes et musiciens, faire un disque qui vous prenne musicalement dans les bras”.

Le ton de ces chansons composées naturellement, à l’air libre, ne doit rien au hasard : “Après trois mois de confinement, se souvient-il, j’ai réalisé que j’étais plus proche du chien de mon fils ou du ficus dans l’appartement que du metaverse de Mark Zuckerberg”. Et dans cette réalité, les chansons de Stephan Eicher font du bien, tout simplement.