Après avoir reçu l’annonce d’une taxe streaming qui viendra amputer ses revenus, Spotify a décidé d’arrêter de soutenir financièrement deux festivals musicaux importants en France en 2024. Cette décision prise en représailles par le géant suédois du streaming menace l’industrie musicale et culturelle en France. D’autant plus qu’il ne pourrait s’agir là que d’une première étape…

Spotify : Un désengagement des festivals qui affecte aussi les artistes émergents

Le géant suédois du streaming musical a décidé d’arrêter de verser de l’argent aux festivals du Printemps de Bourge et des Francofolies. Mais Spotify ne se contentera pas seulement de stopper le financement des deux événements puisqu’il arrêtera également de soutenir les programmes dédiés aux nouveaux talents qu’ils promeuvent :

  • Le Chantier des Francofolies,
  • et les iNOUïs du Printemps de Bourges.

La suppression de ces programmes qui permettaient aux artistes émergents d’accéder à une reconnaissance et une visibilité indispensables au début d’une carrière pourraient donc directement pénaliser la nouvelle scène musicale française que ces festivals mettent en avant.

La suppression des aides : Une réaction de Spotify à la taxe sur le streaming de 1,2%

Ces décisions sont une réponse directe à la mise en place par le gouvernement d’une taxe de 1,2 % sur le chiffre d’affaires des plateformes de streaming musical réalisé en France. Cette taxe, qui entrera en vigueur en 2024, vise à financer le Centre National de la Musique (CNM) et à soutenir l’industrie musicale française.

Les services réalisant un CA de moins de 20 millions d’euros en seront exemptés. Mais Spotify, comme ses principaux concurrents Apple Music et Deezer, sera directement concerné.

L’objectif affiché par les pouvoirs publics est de collecter environ 15 millions d’euros par an grâce à cette taxe. Un montant qui sera redistribué à la filière musicale via le CNM sous forme d’aides et de financements.

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Le gouvernement juge ce prélèvement justifié au regard des importants revenus générés en France par les plateformes de streaming comme Spotify, même si celles-ci reversent déjà des royalties aux ayants droit.

Sans surprise, cette annonce de taxe suscite l’opposition des principaux acteurs du streaming musical. Dès son officialisation, Spotify a critiqué le projet, lui préférant une contribution volontaire. Le français Deezer s’est également opposé à la mesure.

Antoine Monin, patron de Spotify France, a fustigé une décision qu’il juge être une “monumentale erreur stratégique”. Il l’a même qualifiée de “punitions” pour son entreprise.

Le retrait du soutien aux festivals, un premier avertissement

Avec le retrait du soutien aux Francofolies et au Printemps de Bourges, la filiale française de Spotify passe de la parole aux actes. Elle met sa menace à exécution en ciblant des institutions culturelles majeures subventionnées par l’État.

Antoine Monin a laissé entendre que ce n’était qu’un premier avertissement, et que d’autres décisions suivraient en 2024. L’objectif est clair : maintenir la pression sur le gouvernement pour faire machine arrière.

Face à cette décision unilatérale, les organisateurs des Francofolies et du Printemps de Bourges ont adopté des réactions plutôt mesurées. Ils se sont contentés d’indiquer qu’ils prenaient acte et respectaient le choix de Spotify France.

Pas question pour eux d’alimenter la polémique. Ils sont conscients de l’importance du levier financier que représente le soutien de Spotify pour la visibilité de leurs événements.

Reste maintenant à voir jusqu’où Spotify France sera prêt à aller dans son bras de fer avec le gouvernement. Antoine Monin a laissé planer le doute sur les futures actions qui seraient décidées en 2024. Difficile cependant d’imaginer un retrait total du marché français.

L’entreprise pourrait par exemple suspendre ses campagnes marketing ou réduire certains investissements ciblés. Affaire à suivre donc, alors que le marché du streaming musical est en plein essor dans l’hexagone. Le dialogue semble pour l’instant rompu entre les différents acteurs.

 

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